Avant les années 2000, les buttes de tir situées dans les zones agricoles ont souvent été modifiées après la fermeture de l’installation de tir. La transformation consistait principalement à supprimer les buttes et à déposer les matériaux terreux dans les environs, ceci dans le but de simplifier l’entretien des surfaces.
Avant l’établissement du cadastre des sites pollués (CSP), de telles modifications de terrain était autorisées. Après l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur les sites contaminés en 1998, les cantons ont établi les CSP au début des années 2000 et les stands de tirs y ont été inscrits. En conséquence, toute modification des buttes de tir devenait ainsi interdite. En effet, de telles modifications compliquaient les investigations et les assainissements.
Dans les buttes laissées en l’état, les concentrations les plus élevées en métaux lourds (projectiles) se concentrent sur les zones d’impact derrière les cibles. Les concentrations diminuent à mesure que l’on s’éloigne de la zone d’impact. Les modifications apportées aux buttes modifient cette image de pollution typique. Elles compliquent d’une part la détermination des répartitions et des teneurs réelles en polluants et d’autre part les estimations concernant les efforts et les coûts d’assainissement.
Stand de tir Hubelzelg Bellmund : modification de l’image de pollution habituelle
L’installation de tir à 300 m Hubelzelg avait été classée par l’autorité cantonale comme nécessitant un assainissement. Elle se trouvait sur des terres agricoles. Au début des années 2000, la butte de tir avait été supprimée et le terrain avait été nivelé après la mise hors service du stand. Lors des investigations réalisées en 2021, nous avons déterminé – comme il est d’usage dans ce type de démarche – la présence de métaux lourds en surface (couches de sol) et dans le sous-sol. Nous avons effectué les analyses conformément aux directives techniques. Un nombre adapté de sondages à la pelle mécanique a été réalisé de manière situative. La répartition hétérogène de la pollution est apparue clairement : aucune zone de pollution uniforme n’a pu être délimitée, ni en surface, ni en profondeur. Les pollutions ne semblaient pas suivre une « logique ».
Des conditions inattendues exigent une action prudente
Les pollutions importantes recensées lors de l’investigation préliminaire se trouvaient pour la plupart dans les couches supérieures du sol. Le concept d’assainissement prévoyait donc d’enlever ces couches supérieures du sol dans un périmètre défini. Cependant, pendant les travaux d’excavation, des accumulations importantes de projectiles sont apparues de manière inattendue – car non détectables avec la grille des investigations préliminaires – dans des zones plus profondes. De plus, tous les matériaux d’excavation contenaient des projectiles et ont dû être traités à l’aide une installation de lavage du sol. La suite de la procédure a alors été adaptée et optimisée en étroite collaboration avec les autorités cantonales (Office des eaux et des déchets, OED). Le mandant a été impliqué dans le processus d’assainissement grâce à une étroite communication. L’excavation s’est ensuite déroulée par étapes, de sorte que la situation et la proportionnalité de nouvelles excavations ont pu être évaluées en continu. Les intérêts de la commune en matière d’optimisation des coûts ont été défendus dans le respect du cadre technique et juridique.
Le mandant a été impliqué dans le processus d’assainissement grâce à une communication étroite.
Réussite de l’assainissement grâce à la bonne implication de toutes les parties concernées
En tant que direction spécialisée des travaux et spécialistes des sites pollués, ces situations inattendues exigent une grande flexibilité et des réactions immédiates de notre part, ceci dans l’intérêt des différentes parties impliquées. Ainsi, grâce à une implication étroite du client et des autorités, l’assainissement de la butte de tir a pu être mené à bien et à la satisfaction du client, malgré les coûts supplémentaires. Les travaux d’assainissement ont duré de novembre à décembre 2022, la remise en culture des surfaces agricoles a eu lieu au printemps 2023 et sera successivement rendue à l’exploitation avec les mesures d’accompagnement correspondantes.
Votre commune doit également procéder à une investigation ou un assainissement d’un stand de de tir? Nos spécialistes en sites pollués vous conseillent et vous soutiennent volontiers. Forts d’une expérience de plusieurs décennies dans le domaine des sites pollués et des installations de tir, nous sommes un partenaire compétent et fiable.